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mercredi 1 février 2012

AgroParisTech

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Nucléaire : l’addition risque d’exploser

- La Cour des comptes a chiffré pour la première fois hier le coût de l’atome civil
- 188 milliards d’euros on déjà été investis et la facture devrait encore augmenter

On ne peut plus dire que le nucléaire est une électricité bon marché. L’argument des défenseurs de l’atome est sérieusement ébranlé par la Cour des comptes. Selon un rapport publié hier, la filière nucléaire a déjà coûté, depuis 1957, 188 milliards d’euros, dont 96 milliards pour la construction des 58 réacteurs actuels. Les recherches s’élèvent à 55 milliards, dont les deux tiers proviennent de fonds publics. Et ce n’est qu’un début. Contrairement à la plupart des industries, le nucléaire ne voit pas ses coûts diminuer, mais au contraire augmenter à cause des exigences de sûreté croissantes : 1,07 million d’euros le mégawatt pour Fessenheim en 1978, 2,06 millions pour Chooz en 2000 et une estimation de 3,7 millions pour l’EPR en construction à Flammanville. Les frais de maintenance et de sûreté sont aussi en hausse depuis l’accident de Fukushima. EDF a établi un programme d’investissement de 55 milliards d’euros d’ici à 2025, qui pourrait accroître de 10 à 15 % le coût de production de l’électricité.

Les plus grandes incertitudes concernent le démantèlement des centrales, provisionné par EDF à 18,4 milliards d’euros, et la gestion des déchets, estimée à 28 milliards. « Les risques d’augmentation de ces charges futures sont probables », s’inquiète Didier Migaud, président de la Cour des comptes. Pour mieux les évaluer, le ministre de l’énergie, Eric Besson, indique que des audits sur les devis de démantèlement ont été lancés et « seront achevés fin 2012 ».

Le prix de l’assurance
Autre incertitude, la facture d’un accident nucléaire. Le plafond des assurances, aujourd’hui fixé à 91 millions d’euros, devrait être porté à 700 millions. Mais au-delà de ce seuil, ce sera à l’Etat de payer.

Les centrales françaises, conçues pour durer trente ans, dépassent déjà les vingt-cinq ans en moyenne. Selon la Cour des comptes, pour amortir ses investissements, la France semble prendre la « décision implicite » d’augmenter leur durée de vie jusqu’à soixante ans. « On ne peut pas réduire le débat à des questions financières, réagit Stéphane Lhomme, président de l’Observatoire du nucléaire. Prolonger les centrales démultiplie le risque de catastrophes. »

Anne-Aël Durand, Metrofrance, mercredi 1er février 2012

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