Powered By Blogger

lundi 6 février 2012

Paris 8 IEE Thème

Here's the text for this week's class. For future reference, it's likely I'll continue to post the texts on Monday afternoons as it's the one moment in the week when I can be sure of an internet connection that works.

La bonne petite musique de la Montagne magique
Après les banquiers en 2011, accusés de tous les maux de la planète finance, Davos devait changer de bête noire en 2012. Et chacun s’attendait que la zone euro prenne le relais des banques dans le rôle de l’acteur irresponsable qui met en péril la reprise mondiale.
Surprise : depuis trois jours, un léger vent d’optimisme – une simple brise, diront les grincheux – a soufflé des Alpes suisses concernant l’avenir de l’union monétaire européenne. Le Forum économique de Davos, qui réunit chaque année dans cette petite ville patrons et gouvernants des quatre continents, est une sorte de baromètre : il indique l’état de l’humeur dans les milieux des « décideurs » économiques, investisseurs et grands argentiers.
Certes, les incertitudes qui continuent de peser sur l’euro ont marqué les débats, ainsi que l’instabilité géostratégique au Proche-Orient. Certes, l’Europe a été pointée comme l’unique zone en récession de la planète, et comme un continent vieillissant miné par les dettes et le chômage de masse. Certes, Chinois, Indiens, Brésiliens et même Américains affichaient un profil plus glorieux et un moral plus brillant.
Mais la 42e édition du Forum a manifesté le retour de la confiance sur un point déterminant : l’aptitude des dix-sept membres de l’eurozone à venir à bout de la crise qui les plombe depuis seize mois. A tout le moins, le sentiment, prudemment exprimé, qu’on assiste peut-être à une lente sortie du tunnel s’est fait jour. Il se fonde sur quatre éléments, que les Européens, venus en force, ont martelés à Davos.
Le premier, c’est l’action de la Banque centrale européenne (BCE), dont le nouveau patron, l’Italien Mario Draghi, a fait forte impression. La manière dont il a relancé l’activité interbancaire en mettant 489 milliards d’euros, pour trois ans et à 1 %, à disposition du secteur a été décisive. C’est le geste-clé, celui qui a contribué à changer le regard des investisseurs sur la zone euro. L’hommage du secrétaire américain au Trésor est éloquent : « La BCE commence à se comporter comme une banque centrale », a salué Timothy Geithner.
Le deuxième élément positif est l’impression que les Européens sont sérieusement en train de s’engager sur la voie d’une union budgétaire, comme devrait le montrer le Conseil du lundi 30 janvier à Bruxelles. Troisième signe favorable : même en traînant les pieds, l’Allemagne devrait accepter de muscler un peu le « pare-feu » financier de l’eurozone, ce qui facilitera la contribution du Fonds monétaire international (FMI) à la solution de la crise. Enfin, la restructuration partielle et « volontaire » de la partie privée de la dette grecque devrait être acquise rapidement.
Dans cet interminable psychodrame de l’euro, on a trop souvent été échaudé pour crier victoire. Mais le ton a changé. Cela compte, puisqu’il s’agit, avant tout, de rétablir un climat de confiance auprès des marchés. Il est vrai qu’on était, à Davos, aux pieds de la « Montagne magique » décrite par le romancier allemand Thomas Mann.
Le Monde, dimanche 29 – lundi 30 janvier 2012

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire