Here are the questions for your DST. Answer ALL questions.
1) What have you learned in your English lessons this year? (You will probably use the Present Perfect tense in answering this question)
2) What did you like/dislike about your English lessons? (Simple past or Preterite tense)
3) What would you change if you could? (Conditional tense)
4) Any other comments you wish to make
If you send this by email it must reach me before the time of your last lesson of the semester (Mon 2 April, Tue 10 April or Wed 11 April) - otherwise you must attend the class as normal.
When sending by email, observe the following rules:
1) Include "P13L1" or "P13L2" and your NAME in the FILENAME (e.g. P13L1_DUPONT_Philippe.doc) - DON'T just call it "English"
2) Make sure your NAME and STUDENT NUMBER are in the text
3) Send as an attached word document (.doc or .docx), NOT in the text of your email.
Thanks.
This blog is a means of communication between me and my students at Paris 4, Paris 8, Paris 13 and AgroParisTech. If you have a question please post it here or email me at edwardhugparis@gmail.com
lundi 26 mars 2012
Paris 8 IEE techniques de rédaction
Here is the list of subjects for you to write about, most of which we did in class. Please choose two and send them by email, observing the following rules:
1) Include the letters IEE and your NAME in the filename
2) Make sure your NAME and STUDENT NUMBER are in the text
3) Send as attached word (.doc or .docx) files, NOT in the body of the email.
Thanks!
1) A page from your autobiography (factual or fictional, doesn't matter)
2) A letter to the President of the University suggesting improvements
3) Evaluation of the French higher education system of Grandes Ecoles and Universities
4) Company and job description and report on an interview with a candidate
5) Laïcité
6) Gay marriage
7) Elections in France and/or the USA
You know I don't like word-counts, but as a guide I don't think you could cover these subjects properly in less than 400 words.
1) Include the letters IEE and your NAME in the filename
2) Make sure your NAME and STUDENT NUMBER are in the text
3) Send as attached word (.doc or .docx) files, NOT in the body of the email.
Thanks!
1) A page from your autobiography (factual or fictional, doesn't matter)
2) A letter to the President of the University suggesting improvements
3) Evaluation of the French higher education system of Grandes Ecoles and Universities
4) Company and job description and report on an interview with a candidate
5) Laïcité
6) Gay marriage
7) Elections in France and/or the USA
You know I don't like word-counts, but as a guide I don't think you could cover these subjects properly in less than 400 words.
Paris 8 IEE thème
Here is the text for this week's class at 3pm on Wednesday. Please note that this week's class will be the LAST of the semester.
J’approchais de Positano lorsqu’un bruit de roues, formant basse à un chant bizarre, me fit tout à coup retourner. Et d’abord je ne pus rien voir, à cause d’un tournant de la route qui borde en cet endroit la falaise ; puis brusquement une voiture surgit, à l’allure désordonnée ; c’était celle de Marceline. Le cocher chantait à tue-tête, faisait de grands gestes, se dressait debout sur son siège, fouettait férocement le cheval affolé. Quelle brute ! Il passa devant moi qui n’eus que le temps de me ranger, n’arrêta pas à mon appel… Je m’élançai ; mais la voiture allait trop vite. Je tremblais à la fois et d’en voir sauter brusquement Marceline, et de l’y voir rester ; un sursaut du cheval pouvait la précipiter dans la mer… Soudain le cheval s’abat. Marceline descend, veut fuir ; mais déjà je suis auprès d’elle. Le cocher, sitôt qu’il me voit, m’accueille avec d’horribles jurons. J’étais furieux contre cet homme ; à sa première insulte je m’élançai et brutalement le jetai bas de son siège. Je roulai par terre avec lui, mais ne perdis pas l’avantage ; il semblait étourdi par sa chute, et bientôt le fut plus encore par un coup de poing que je lui allongeai en plein visage quand je vis qu’il voulait me mordre. Pourtant je ne le lâchai point, pesant du genou sur sa poitrine et tâchant de maîtriser ses bras. Je regardai sa figure hideuse que mon poing venait d’enlaidir davantage ; il crachait, bavait, saignait, jurait, ah ! l’horrible être ! Vrai ! l’étrangler paraissait légitime – et peut-être l’eussé-je fait… du moins je m’en sentis capable ; et je crois bien que seule l’idée de la police m’arrêta.
Je parvins, non sans peine, à ligoter solidement l’enragé. Comme un sac je le jetai dans la voiture.
Ah ! quels regards après, et quels baisers nous échangeâmes. Le danger n’avait pas été grand ; mais j’avais dû montrer ma force, et cela pour la protéger. Il m’avait aussitôt semblé que je pourrais donner ma vie pour elle… et la donner toute avec joie… Le cheval s’était relevé. Laissant le fond de la voiture à l’ivrogne, nous montâmes sur le siège tous deux, et, conduisant tant bien que mal, pûmes gagner Positano…
J’approchais de Positano lorsqu’un bruit de roues, formant basse à un chant bizarre, me fit tout à coup retourner. Et d’abord je ne pus rien voir, à cause d’un tournant de la route qui borde en cet endroit la falaise ; puis brusquement une voiture surgit, à l’allure désordonnée ; c’était celle de Marceline. Le cocher chantait à tue-tête, faisait de grands gestes, se dressait debout sur son siège, fouettait férocement le cheval affolé. Quelle brute ! Il passa devant moi qui n’eus que le temps de me ranger, n’arrêta pas à mon appel… Je m’élançai ; mais la voiture allait trop vite. Je tremblais à la fois et d’en voir sauter brusquement Marceline, et de l’y voir rester ; un sursaut du cheval pouvait la précipiter dans la mer… Soudain le cheval s’abat. Marceline descend, veut fuir ; mais déjà je suis auprès d’elle. Le cocher, sitôt qu’il me voit, m’accueille avec d’horribles jurons. J’étais furieux contre cet homme ; à sa première insulte je m’élançai et brutalement le jetai bas de son siège. Je roulai par terre avec lui, mais ne perdis pas l’avantage ; il semblait étourdi par sa chute, et bientôt le fut plus encore par un coup de poing que je lui allongeai en plein visage quand je vis qu’il voulait me mordre. Pourtant je ne le lâchai point, pesant du genou sur sa poitrine et tâchant de maîtriser ses bras. Je regardai sa figure hideuse que mon poing venait d’enlaidir davantage ; il crachait, bavait, saignait, jurait, ah ! l’horrible être ! Vrai ! l’étrangler paraissait légitime – et peut-être l’eussé-je fait… du moins je m’en sentis capable ; et je crois bien que seule l’idée de la police m’arrêta.
Je parvins, non sans peine, à ligoter solidement l’enragé. Comme un sac je le jetai dans la voiture.
Ah ! quels regards après, et quels baisers nous échangeâmes. Le danger n’avait pas été grand ; mais j’avais dû montrer ma force, et cela pour la protéger. Il m’avait aussitôt semblé que je pourrais donner ma vie pour elle… et la donner toute avec joie… Le cheval s’était relevé. Laissant le fond de la voiture à l’ivrogne, nous montâmes sur le siège tous deux, et, conduisant tant bien que mal, pûmes gagner Positano…
lundi 19 mars 2012
Paris 8 IEE thème
Here's the text for this week. I'm sorry to post it so late. And I'm afraid I'm recycling from last year again, so if you've translated this text already (VG, this means you!) feel free to attend or not, as you prefer.
L’inné acquis
Voilà des décennies que les psychologues se divisent sur la question de savoir si tel comportement humain doit être considéré comme « inné » ou « acquis ». Cette dispute a rebondi de façon très virulente à propos de l’utilisation de tests d’intelligence et de la mesure du « quotient intellectuel » : le célèbre QI. Mesure-t-on là des aptitudes innées, voire héréditaires, ou, comme certains l’ont soutenu avec des arguments convaincants, une adaptation plus ou moins réussie aux normes scolaires occidentales ?
L’un des bénéfices majeures de l’approche éthologique des comportements humains permet d’éviter l’usage de ces pseudo-concepts massifs et de montrer pourquoi ils ne correspondent qu’à un faux problème. Eysenck estimait que dans le comportement humain la part de l’inné représentait 80%, celle de l’acquis 20%. Sur la base de notre expérience, nous dirions volontiers que l’inné y représente 100%, et 100% l’acquis. Ou, ce qui revient au même, que rien n’est « inné » et rien n’est « acquis ». Nous venons d’en trouver des exemples multiples : l’acquis ne se trouve jamais acquis que grâce à l’inné, qui lui-même s’avère toujours à façonner par l’acquis !
En réalité ce qu’on présente comme une discussion fondée, de part et d’autre, sur des observations scientifiques nous apparaît comme un avatar de l’antique partage occidental, théologisé, puis philosophisé, de l’âme et du corps. Les partisans de l’âme s’opposent inlassablement aux partisans du corps. Les mots changent ; on parle d’organogenèse, de psychogenèse… mais la vieille opposition demeure. Pour montrer comment il ne s’agit en définitive que de l’habillage scientifique d’oppositions idéologiques, je me suis saisi de l’occasion des élections présidentielles de 1974 pour me livrer à une petite expérience : il se tenait alors un énième colloque du CNRS sur l’inné et l’acquis. La passion habituelle s’exprimait entre clans adverses. J’ai voulu savoir comment se répartiraient les votes des deux écoles, ceux qui en tenaient pour l’innéité (génétique) du comportement, et ceux au contraire qui se montraient partisans de l’acquis. Mes collègues ont bien voulu répondre à mon petit « sondage », et j’ai pu constater que presque tous les partisans de l’inné allaient voter pour Giscard d’Estaing, alors que les partisans de l’acquis s’apprêtaient à donner leurs voix à Mitterrand ! Ce petit jeu, on a dû le refaire souvent : il s’agit bien de deux « conceptions du monde », deux représentations de l’homme qui s’affrontent. Et voilà pourquoi il n’y a aucune manière de trancher scientifiquement un tel débat. Si vous pensez que l’inné prédomine, cela signifie que vous tenez l’homme pour soumis à la loi de l’univers, en l’occurrence à la loi des chromosomes… Et comme il règne une certaine inégalité parmi les hommes, vous l’expliquez par l’inégalité desdits chromosomes. Si au contraire vous avez l’idée que c’est le milieu, ou, comme on dit aujourd’hui, l’environnement qui est déterminant, vous « dématérialisez » ou, en tout cas, vous « débiologisez » l’homme. Du coup, vous pensez qu’en modifiant le milieu vous pouvez changer l’inégalité entre les hommes, voire l’homme lui-même pour l’améliorer. Cette représentation vous engage socialement : vous manifestez, vous luttez…
L’inné acquis
Voilà des décennies que les psychologues se divisent sur la question de savoir si tel comportement humain doit être considéré comme « inné » ou « acquis ». Cette dispute a rebondi de façon très virulente à propos de l’utilisation de tests d’intelligence et de la mesure du « quotient intellectuel » : le célèbre QI. Mesure-t-on là des aptitudes innées, voire héréditaires, ou, comme certains l’ont soutenu avec des arguments convaincants, une adaptation plus ou moins réussie aux normes scolaires occidentales ?
L’un des bénéfices majeures de l’approche éthologique des comportements humains permet d’éviter l’usage de ces pseudo-concepts massifs et de montrer pourquoi ils ne correspondent qu’à un faux problème. Eysenck estimait que dans le comportement humain la part de l’inné représentait 80%, celle de l’acquis 20%. Sur la base de notre expérience, nous dirions volontiers que l’inné y représente 100%, et 100% l’acquis. Ou, ce qui revient au même, que rien n’est « inné » et rien n’est « acquis ». Nous venons d’en trouver des exemples multiples : l’acquis ne se trouve jamais acquis que grâce à l’inné, qui lui-même s’avère toujours à façonner par l’acquis !
En réalité ce qu’on présente comme une discussion fondée, de part et d’autre, sur des observations scientifiques nous apparaît comme un avatar de l’antique partage occidental, théologisé, puis philosophisé, de l’âme et du corps. Les partisans de l’âme s’opposent inlassablement aux partisans du corps. Les mots changent ; on parle d’organogenèse, de psychogenèse… mais la vieille opposition demeure. Pour montrer comment il ne s’agit en définitive que de l’habillage scientifique d’oppositions idéologiques, je me suis saisi de l’occasion des élections présidentielles de 1974 pour me livrer à une petite expérience : il se tenait alors un énième colloque du CNRS sur l’inné et l’acquis. La passion habituelle s’exprimait entre clans adverses. J’ai voulu savoir comment se répartiraient les votes des deux écoles, ceux qui en tenaient pour l’innéité (génétique) du comportement, et ceux au contraire qui se montraient partisans de l’acquis. Mes collègues ont bien voulu répondre à mon petit « sondage », et j’ai pu constater que presque tous les partisans de l’inné allaient voter pour Giscard d’Estaing, alors que les partisans de l’acquis s’apprêtaient à donner leurs voix à Mitterrand ! Ce petit jeu, on a dû le refaire souvent : il s’agit bien de deux « conceptions du monde », deux représentations de l’homme qui s’affrontent. Et voilà pourquoi il n’y a aucune manière de trancher scientifiquement un tel débat. Si vous pensez que l’inné prédomine, cela signifie que vous tenez l’homme pour soumis à la loi de l’univers, en l’occurrence à la loi des chromosomes… Et comme il règne une certaine inégalité parmi les hommes, vous l’expliquez par l’inégalité desdits chromosomes. Si au contraire vous avez l’idée que c’est le milieu, ou, comme on dit aujourd’hui, l’environnement qui est déterminant, vous « dématérialisez » ou, en tout cas, vous « débiologisez » l’homme. Du coup, vous pensez qu’en modifiant le milieu vous pouvez changer l’inégalité entre les hommes, voire l’homme lui-même pour l’améliorer. Cette représentation vous engage socialement : vous manifestez, vous luttez…
jeudi 15 mars 2012
AgroParisTech
If you have done a powerpoint presentation, please send it to me by email, observing the guidelines in the previous post.
For everyone
Guidelines about submitting work by email:
Include your NAME and a reference to your school or university -
P8 IEE
P8 Psycho
P4
P13
APT
- in the FILE NAME; don't just call it "anglais"!
Include your NAME and (if you have one) STUDENT NUMBER in your text.
This is to make sure any work submitted by email gets filed in the right place.
Include your NAME and a reference to your school or university -
P8 IEE
P8 Psycho
P4
P13
APT
- in the FILE NAME; don't just call it "anglais"!
Include your NAME and (if you have one) STUDENT NUMBER in your text.
This is to make sure any work submitted by email gets filed in the right place.
lundi 12 mars 2012
AgroParisTech Translation (Monday 8.30am group)
Here is the text for you to translate. You can either give me your translations next Monday, or email them to me by Monday 26 March.
Quand l’eau réclame de la diplomatie
140 pays réunis à Marseille pour réfléchir à un meilleur partage d’une ressource vitale qui avive les tensions
ENVIRONNEMENT. Plus de 800 000 millions de personnes dans le monde n’ont pas accès à l’eau potable. Et 15 % des pays dépendent à 50 % d’une eau venue d’Etats voisins. Ces problématiques, sanitaires, économiques, environnementales, et politiques, seront au cœur du 6e Forum mondial de l’eau, qu’inaugure lundi François Fillon. Quelque 20 000 participants de 140 pays sont annoncés, institutions, entreprises, associations, ainsi qu’une dizaine de chefs d’Etat et de gouvernement…
Une centaine d’ONG tiennent un « Forum alternatif » en marge de la manifestation officielle, accusée d’être « le porte-voix des entreprises multinationales et de la Banque mondiale ».
L’accès à l’eau potable et à l’assainissement a été reconnu comme un droit de l’homme par l’ONU en 2010. Mais le partage de cette ressource stratégique, parce qu’il touche à la souveraineté des Etats, crée des foyers de tensions potentiels… Pour les experts, les tensions liées à l’eau risquent de s’accroître dans le futur si ce facteur n’est pas mieux pris en compte dans les politiques régionales de développement…
Le Figaro, lundi 12 mars 2012
Quand l’eau réclame de la diplomatie
140 pays réunis à Marseille pour réfléchir à un meilleur partage d’une ressource vitale qui avive les tensions
ENVIRONNEMENT. Plus de 800 000 millions de personnes dans le monde n’ont pas accès à l’eau potable. Et 15 % des pays dépendent à 50 % d’une eau venue d’Etats voisins. Ces problématiques, sanitaires, économiques, environnementales, et politiques, seront au cœur du 6e Forum mondial de l’eau, qu’inaugure lundi François Fillon. Quelque 20 000 participants de 140 pays sont annoncés, institutions, entreprises, associations, ainsi qu’une dizaine de chefs d’Etat et de gouvernement…
Une centaine d’ONG tiennent un « Forum alternatif » en marge de la manifestation officielle, accusée d’être « le porte-voix des entreprises multinationales et de la Banque mondiale ».
L’accès à l’eau potable et à l’assainissement a été reconnu comme un droit de l’homme par l’ONU en 2010. Mais le partage de cette ressource stratégique, parce qu’il touche à la souveraineté des Etats, crée des foyers de tensions potentiels… Pour les experts, les tensions liées à l’eau risquent de s’accroître dans le futur si ce facteur n’est pas mieux pris en compte dans les politiques régionales de développement…
Le Figaro, lundi 12 mars 2012
mercredi 7 mars 2012
Paris 8 IEE thème
My 4.30pm group seems to have disappeared - and my 3pm group is getting smaller - this often happens in the second semester - so if you are supposed to come at 4.30pm and you'd like to come at 3pm, feel free!
That said, I think there will still be too many people wanting to take an exam for us to be able to put everyone in room A041. So if you want to take the exam and you're not attending classes, please send me an email so I have an idea of numbers. Remember you have to do BOTH exams to validate the UE. I think it's most likely that the DST for the 2nd semester will be like the first DST - I will give you the text in advance and let you prepare your translations at home using a dictionary, and give them to me on the day. I have to say, despite what some people may have thought, the result was NOT that everyone produced a perfect translation!
That said, I think there will still be too many people wanting to take an exam for us to be able to put everyone in room A041. So if you want to take the exam and you're not attending classes, please send me an email so I have an idea of numbers. Remember you have to do BOTH exams to validate the UE. I think it's most likely that the DST for the 2nd semester will be like the first DST - I will give you the text in advance and let you prepare your translations at home using a dictionary, and give them to me on the day. I have to say, despite what some people may have thought, the result was NOT that everyone produced a perfect translation!
mardi 6 mars 2012
Paris 8 IEE thème
Here is the text for WEDNESDAY 14 MARCH (for this week's text, see previous post):
PLEASE NOTE If you were in my thème class last year, you have already translated this text. I leave it to your discretion whether you wish to attend the class or not - as you know, I don't keep a record of absences.
Le ministère de l'Education ou le règne d'Ubu roi
Libération, 14 nov 2010
En ouvrant la lettre officielle, mademoiselle X a d'abord cru que c'était une erreur, une faute de frappes, un moment de distraction. Mais non, c'était bien vrai. Mademoiselle X, prof de maths remplaçante, était nommée pour remplacer ... un prof d'Education physique et sportive (EPS). Et voilà comment le ministère de l'Education nationale ressemble parfois au royaume d'Ubu roi. De par ma chandelle verte !
L'histoire - véridique - débute à la veille des vacances de la Toussaint. Les personnages d'abord. Mademoiselle X en est à sa troisième d'année d'enseignement. Et comme souvent les profs débutants, elle est TZR - titulaire sur zone de remplacement -, c'est-à-dire qu'elle qu'elle n'a pas un poste fixe à l'année. Monsieur Y, lui, est prof d'EPS. De lui, on sait seulement qu'il part en formation continue du 4 au 10 novembre.
A priori, leurs chemins n'auraient jamais dû se croiser. Mais le rectorat de Paris en a décidé autrement. Il se trouve que mademoiselle X avait fait un remplacement entre la rentrée et les vacances de la Toussaint. A son retour, elle n'avait rien à faire. Or justement monsieur Y partait en stage à ce moment-là. Mademoiselle X tombait donc à pic pour remplacer monsieur Y. Vive le père Ubu, notre grand financier !
La suite est tout aussi ubuesque. Mademoiselle X fait d'abord vérifier sa surprenante affectation. Son collège de rattachement appelle le rectorat, qui confirme: oui, mademoiselle X, certifiée de mathématiques, est bien nommée en EPS. Magnanime, la "personne du rectorat" ajoute: "mais elle pourra faire des maths". C'est vrai qu'on n'est jamais trop fort en maths ...
Le jeudi 4 novembre, mademoiselle X reçoit un coup de fil du lycée où elle va faire son remplacement. Le prof d'EPS n'a pas cours le jeudi. Inutile de venir. Il lui suffira de se présenter le vendredi.
Le vendredi 5, mademoiselle X se présente. Problème: le prof d'EPS a deux heures de cours avec en même temps une première L et une STG, puis deux heures avec une première S et une L. En maths, ça pose problème - les programmes ne sont pas les mêmes en L, en S et en STG. En plus, il officie en plein air ou dans le gymnase. Or, pour faire des maths, il faut une salle, des bureaux, des chaises, voire un tableau. Mais le vendredi, le lycée affiche complet, pas une salle n'est libre. Alors mademoiselle X rentre chez elle.
Les 8, 9 et 10, elle attend, mais on ne l'appelle pas. C'est alors qu'elle apprend qu'un jeune collègue de maths, débutant, du collège où elle a fait son remplacement à la rentrée part une semaine en formation. On ne lui a pas trouvé de remplaçant en maths. Mais en sciences physiques. Au moins reste-t-on dans le scientifique...
Aux dernières nouvelles, mademoiselle X a été nommée dans un autre lycée. Elle est soulagée: cette fois, c'est en maths.
En arrivant en juin 2009, le ministre Luc Chatel, qui a été sept ans aux ressources humaines de L'Oréal, avait trouvé qu'elles étaient vraiment très mal gérées à l'Education nationale. Alors il a fait venir l'ancienne DRH de la RATP, Josette Theophile. Depuis, on rationnalise au maximum tous les "gisements d'emplois". Par exemple on a supprimé 16 000 postes cette année, et on en supprimera encore autant l'an prochain "sans problèmes", dixit le ministre. Et on n'en finit pas ainsi d'"améliorer l'efficacité du système".
Evidemment pour les élèves, ce n'est pas la même chose d'avoir un prof d'EPS et un de maths. Mais bon, le principal est de boucher les trous. L'élève ne se trouve pas sans prof - avec mademoiselle X, il avait même le double en maths - et le prof-remplaçant ne reste pas chez lui à lire les œuvres complètes d'Alfred Jarry. De par ma chandelle verte !
PLEASE NOTE If you were in my thème class last year, you have already translated this text. I leave it to your discretion whether you wish to attend the class or not - as you know, I don't keep a record of absences.
Le ministère de l'Education ou le règne d'Ubu roi
Libération, 14 nov 2010
En ouvrant la lettre officielle, mademoiselle X a d'abord cru que c'était une erreur, une faute de frappes, un moment de distraction. Mais non, c'était bien vrai. Mademoiselle X, prof de maths remplaçante, était nommée pour remplacer ... un prof d'Education physique et sportive (EPS). Et voilà comment le ministère de l'Education nationale ressemble parfois au royaume d'Ubu roi. De par ma chandelle verte !
L'histoire - véridique - débute à la veille des vacances de la Toussaint. Les personnages d'abord. Mademoiselle X en est à sa troisième d'année d'enseignement. Et comme souvent les profs débutants, elle est TZR - titulaire sur zone de remplacement -, c'est-à-dire qu'elle qu'elle n'a pas un poste fixe à l'année. Monsieur Y, lui, est prof d'EPS. De lui, on sait seulement qu'il part en formation continue du 4 au 10 novembre.
A priori, leurs chemins n'auraient jamais dû se croiser. Mais le rectorat de Paris en a décidé autrement. Il se trouve que mademoiselle X avait fait un remplacement entre la rentrée et les vacances de la Toussaint. A son retour, elle n'avait rien à faire. Or justement monsieur Y partait en stage à ce moment-là. Mademoiselle X tombait donc à pic pour remplacer monsieur Y. Vive le père Ubu, notre grand financier !
La suite est tout aussi ubuesque. Mademoiselle X fait d'abord vérifier sa surprenante affectation. Son collège de rattachement appelle le rectorat, qui confirme: oui, mademoiselle X, certifiée de mathématiques, est bien nommée en EPS. Magnanime, la "personne du rectorat" ajoute: "mais elle pourra faire des maths". C'est vrai qu'on n'est jamais trop fort en maths ...
Le jeudi 4 novembre, mademoiselle X reçoit un coup de fil du lycée où elle va faire son remplacement. Le prof d'EPS n'a pas cours le jeudi. Inutile de venir. Il lui suffira de se présenter le vendredi.
Le vendredi 5, mademoiselle X se présente. Problème: le prof d'EPS a deux heures de cours avec en même temps une première L et une STG, puis deux heures avec une première S et une L. En maths, ça pose problème - les programmes ne sont pas les mêmes en L, en S et en STG. En plus, il officie en plein air ou dans le gymnase. Or, pour faire des maths, il faut une salle, des bureaux, des chaises, voire un tableau. Mais le vendredi, le lycée affiche complet, pas une salle n'est libre. Alors mademoiselle X rentre chez elle.
Les 8, 9 et 10, elle attend, mais on ne l'appelle pas. C'est alors qu'elle apprend qu'un jeune collègue de maths, débutant, du collège où elle a fait son remplacement à la rentrée part une semaine en formation. On ne lui a pas trouvé de remplaçant en maths. Mais en sciences physiques. Au moins reste-t-on dans le scientifique...
Aux dernières nouvelles, mademoiselle X a été nommée dans un autre lycée. Elle est soulagée: cette fois, c'est en maths.
En arrivant en juin 2009, le ministre Luc Chatel, qui a été sept ans aux ressources humaines de L'Oréal, avait trouvé qu'elles étaient vraiment très mal gérées à l'Education nationale. Alors il a fait venir l'ancienne DRH de la RATP, Josette Theophile. Depuis, on rationnalise au maximum tous les "gisements d'emplois". Par exemple on a supprimé 16 000 postes cette année, et on en supprimera encore autant l'an prochain "sans problèmes", dixit le ministre. Et on n'en finit pas ainsi d'"améliorer l'efficacité du système".
Evidemment pour les élèves, ce n'est pas la même chose d'avoir un prof d'EPS et un de maths. Mais bon, le principal est de boucher les trous. L'élève ne se trouve pas sans prof - avec mademoiselle X, il avait même le double en maths - et le prof-remplaçant ne reste pas chez lui à lire les œuvres complètes d'Alfred Jarry. De par ma chandelle verte !
lundi 5 mars 2012
Paris 8 IEE Thème
Here's the text for this week's classes.
Les confidences de campagne de François Fillon
Le premier ministre se tient prêt pour l’UMP en cas de défaite.
En attendant, il dit faire campagne de « toutes ses forces ».
… Fillon jure qu’il garde le moral, en dépit des mauvais sondages. « Rien n’est joué », martèle-t-il dans les meetings. En privé, il ne cache pas que ce sera « dur ». « Il ne faut pas se raconter d’histoire, confie-t-il. C’est déjà miraculeux d’être là où l’on est aujourd’hui. La plupart des pouvoirs ont été déstabilisés par la crise européenne. Aujourd’hui, l’idée que Sarkozy peut gagner n’est pas une idée absurde. Mais ça reste très difficile… » Fillon a toujours refusé de dévoiler ses intentions pour l’après-Matignon. « Si on gagne, il y a beaucoup plus de possibilités et d’options… », lâche-t-il aujourd’hui. La présidence de l’Assemblée en est une.
En privé, il reconnaît aussi que la défaite lui imposera des « devoirs ». « Si on perd, la pression qui va s’exercer sur moi sera plus forte, je suis conscient de ça », dit-il en laissant entendre qu’il sera au rendez-vous. Jean-François Copé, qui veut garder la tête de l’UMP, appréciera… Quoi qu’il en soit, le premier ministre ne croit pas que Sarkozy restera dans le jeu, s’il perd. « Dans la vie politique moderne, il n’est pas possible de revenir… Sarkozy est comme nous tous, il est orgueilleux, au bon sens du terme. Il aura envie de prouver autre chose. »
Sa détermination mise en doute
Mais dans la majorité, beaucoup doutent de la détermination de Fillon. Un ministre qui a déjeuné avec lui l’a interrogé : « La seule question, c’est celle-ci : es-tu prêt à tous les sacrifices pour aller à la bataille ? Je ne te demande pas de réponse. Ce sera à toi de la donner le moment venu, si tu l’as… »
La vie après Matignon ne lui fait pas peur. « J’ai envie de retrouver une vie normale, dit-il. Une liberté. » Mardi dernier, en quittant le Sénat, il a rejoint Matignon à pied, ravi de l’accueil « formidable » reçu. Depuis janvier, il « se balade » le week-end dans la circonscription qu’il briguera aux législatives (à cheval sur les Ve, VIe et VIIe arrondissements), à la faveur de la recherche d’un appartement ou de la quête du « meilleur hamburger de Paris ». Fin mars, il inaugurera sa permanence de campagne, dan le VIe. Le retour dans le dispositif sarkozyste de Rachida Dati, qui briguait la même circonscription que lui et qui n’a eu de cesse de le critiquer publiquement, l’a profondément agacé. Il n’en dit mot. « Je ne cite jamais son nom », coupe-t-il.
Le Figaro, lundi 5 mars 2012
Les confidences de campagne de François Fillon
Le premier ministre se tient prêt pour l’UMP en cas de défaite.
En attendant, il dit faire campagne de « toutes ses forces ».
… Fillon jure qu’il garde le moral, en dépit des mauvais sondages. « Rien n’est joué », martèle-t-il dans les meetings. En privé, il ne cache pas que ce sera « dur ». « Il ne faut pas se raconter d’histoire, confie-t-il. C’est déjà miraculeux d’être là où l’on est aujourd’hui. La plupart des pouvoirs ont été déstabilisés par la crise européenne. Aujourd’hui, l’idée que Sarkozy peut gagner n’est pas une idée absurde. Mais ça reste très difficile… » Fillon a toujours refusé de dévoiler ses intentions pour l’après-Matignon. « Si on gagne, il y a beaucoup plus de possibilités et d’options… », lâche-t-il aujourd’hui. La présidence de l’Assemblée en est une.
En privé, il reconnaît aussi que la défaite lui imposera des « devoirs ». « Si on perd, la pression qui va s’exercer sur moi sera plus forte, je suis conscient de ça », dit-il en laissant entendre qu’il sera au rendez-vous. Jean-François Copé, qui veut garder la tête de l’UMP, appréciera… Quoi qu’il en soit, le premier ministre ne croit pas que Sarkozy restera dans le jeu, s’il perd. « Dans la vie politique moderne, il n’est pas possible de revenir… Sarkozy est comme nous tous, il est orgueilleux, au bon sens du terme. Il aura envie de prouver autre chose. »
Sa détermination mise en doute
Mais dans la majorité, beaucoup doutent de la détermination de Fillon. Un ministre qui a déjeuné avec lui l’a interrogé : « La seule question, c’est celle-ci : es-tu prêt à tous les sacrifices pour aller à la bataille ? Je ne te demande pas de réponse. Ce sera à toi de la donner le moment venu, si tu l’as… »
La vie après Matignon ne lui fait pas peur. « J’ai envie de retrouver une vie normale, dit-il. Une liberté. » Mardi dernier, en quittant le Sénat, il a rejoint Matignon à pied, ravi de l’accueil « formidable » reçu. Depuis janvier, il « se balade » le week-end dans la circonscription qu’il briguera aux législatives (à cheval sur les Ve, VIe et VIIe arrondissements), à la faveur de la recherche d’un appartement ou de la quête du « meilleur hamburger de Paris ». Fin mars, il inaugurera sa permanence de campagne, dan le VIe. Le retour dans le dispositif sarkozyste de Rachida Dati, qui briguait la même circonscription que lui et qui n’a eu de cesse de le critiquer publiquement, l’a profondément agacé. Il n’en dit mot. « Je ne cite jamais son nom », coupe-t-il.
Le Figaro, lundi 5 mars 2012
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